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BANDCAMP

RAVACHOL  et  COCKPIT

 

Groupe originaire de Briey une ville minière dans la banlieue de Metz.

Denis Jarosinski: "1975 : Ils sortaient tout droit du mouvement hippy, mon frère de six ans mon ainé et ses amis. Ils écoutaient des musiques qui me mettaient en état d’hypnose, Hendrix, Creedence, Jefferson airplane et toute la clique de Woodstock. Biquet (Michel Rossolini) ramenait toujours des trouvailles. Je me souviens parfaitement des premières fois où nous avons entendu le Velvet, les Stooges, le premier Suicide, les Cramps, les Ramones, Père Ubu et tant d’autres… des chocs destructeurs et créateurs à chaque fois. Comme tous ceux qui ont entendu le Velvet, ils ont formé un groupe. C’est Johnny qui a trouvé le nom, je crois. RAVACHOL. Ils jouaient mal et fort avec leurs Marshall  et orange double corps, ils apprenaient.  Je rejoins la bande pour remplacer au pied levé le nouveau guitariste qui avait posé un lapin un jour de concert. Malgré mon jeune âge, j’avais plus d’expérience qu’eux cinq réunis, je jouais dans un orchestre de bal depuis mes douze ans et je connaissais leur répertoire par cœur."

RAVACHOL est né en 1976, qui après quelques changements de personnel se stabilisera avec Denis Jarosinski à la guitare et au chant, son frère Jean-Claude à la basse, Véronique Costel au synthé, Michel Rossolini au chant, Daniel Sneed à la guitare et Johnny Krzystofik à la batterie. Ils répètent à Joeuf , dans une espèce de "blauckhaus désaffectéles caves de l’ancienne cantine des ouvriers qui avait servi de camp de prisonniers russes pendant la guerre. Johnny avait piqué le jus sur le bâtiment voisin. Quelle libération pour moi, de jouer enfin la musique que j’aime. Adieu les balloches" (Denis).

plusieurs titres sont enregistrés en 1978 à la MJC Ste Epvre de Nancy,  mais aucun ne sera publié, jusqu’à aujourd’hui, avec 4 titres parfaits qui rendent justice à leur talent. Ravachol se sépare en plusieurs formations : Sir Stanley, Buffet Froid, What’s Up Doc ? et ...

 

 

... COCKPIT dès 1979, où il reste Denis Jarosinski, Jean-Claude, Véronique Costel au Korg MS20 et la venue de Pascal Volpez à la batterie. Franchement punk rock, très bonnes compositions, le groupe se fait remarquer très vite. Première partie de Marquis de Sade et de Joe Jackson début 1980, le 14 mai en première partie de Au Bonheur des Dames à la Nuit du Rock de Joeuf, le 1er juillet au Blue Note en première partie de Siouxsie & the Banshees, le 18 janvier 1981 avec K.O. (ex-Atoll) à Montigny-lès-Metz, avril 81 à Nancy avec Kas Product .

Jean-Eric Perrin écrit en avril 1981 dans Rock'n'Folk pour sa rubrique Frenchy But Chic : « G String ouvre le feu, ce n’est même pas un groupe : premier concert, trois mois de répétitions, un nom trouvé la veille, juste pour le fun, ou pour s’occuper. Une chanteuse convulsive, deux saxes, une rythmique, une musique fragmentaire qui part dans tous les sens, jazz, boogaloo, rock, funk. La cohésion n’est pas exemplaire, mais les idées fourmillent. Ensuite COCKPIT, une fille au synthé, basse, batterie et un guitariste/chanteur/showman. C’est le type même du groupe new wave teenage, influences Velvet revisitées par les anglais mutants à la Echo and the Bunnymen. »

Juin 1981, concert avec Bloc 96, et les GTI’S avec Schultz futur Parabellum. 1982, c’est la tournée « Collision Drive » de Alan Vega et COCKPIT assure la première partie à Metz dans la salle Braun. ils se séparent début 1983.

 

 

Denis a écrit une bio plus conséquente narrant une partie de son existence au sein de ses groupes, dont un extrait ici qui est parfait pour comprendre l'ambiance de l'entrée sur scène lors de la première partie de Joe Jackson :

« La première partie de Joe Jackson ? Dan tu ne serais pas en train de te foutre de ma gueule par hasard ?
- …. / …
- Mais on a que 6 morceaux dont deux qui n’ont pas encore de paroles
- …/…
- Mais si bien sûr on va le faire. La pression que tu me mets là. Putain j’ai déjà le trac, mec
- …/…
- Dac. …/…Ok. …/…Ouais ouais…/…Ben oui…/… Ok…/… Ok…/… Allez ciao. Et Dan, Dan …/…Merci hein »
Le soir j’arrive à la répète grand prince, et je lance avec nonchalance : « La première partie de Joe Jackson dans quinze jours ça vous dit ? ». Silence. Je raconte le coup de fil de Dan. Il est devenu notre « manager » depuis peu. Il nous a vu sur scène une fois et depuis il nous trouve des dates. Souvent des bons plans. Ce coup là il a fait fort. Très fort. Nous sommes en soixante-dix-neuf et de Joe Jackson on est fans. Sunday papers I’m a man Is she really going out with him. J’ai les mains moites. Le groupe existe depuis trois mois. Nous apprenons tout juste à jouer ensemble. Nous c’est Cockpit. Le groupe avec lequel il va falloir compter dans peu de temps. Faut que j’écrive encore deux textes en anglais. Les quatre précédents ne me plaisent déjà pas. Il faut en écrire encore deux. J’ai envie de pleurer. La machine a idées noires se met en branle. Et mon anglais. Si les rostbeef me comprennent comme je comprends Blondie quand elle chante « Denis Denis » autant écrire en kobaïen. Et ce morceau « Paradise » je sens bien qu’on tient un truc mais on arrive à le refaire correctement qu’une fois sur cinq. Et qu’est-ce que je vais mettre. Faudrait que je me trouve un costard…

Arrivés à quatre heures de l’aprèm nous déchargeons le matos des trois voitures. Toujours la même bande qui nous suit partout. Nous débarquons toujours en tribu. Cette fois elle est un peu plus importante vu le montant de l’enjeu. Tous espèrent avoir des places gratos et peut-être un accès back stage, qui sait. Dan est la pour nous accueillir.  Il remet de l’ordre tout de suite. Uniquement la garde rapprochée. Guy the spy, M père et mère et une partie de leur progéniture. Point barre. Les autres dehors.
Le matériel est entassé au pied de la scène. Les roads s’affairent sur le plateau. J’ai d’abords l’impression qu’ils parlent en allemand. Mais non, c’est bien de l’anglais. Putain j’entrave que pouic. C’est des cockneys ou un truc dans le genre. Ça va être coton pour s’expliquer.
Je les regarde bosser assis sur mon ampli. Rapides, super pro. C’est la première fois que je vois autant de matos de sonorisation. Derrière le bâtiment, un bus, deux camions groupe électrogènes, un pour le son l’autre pour la lumière. La vache. Je suis mort de trac. Et il faut encore que je trouve les deux dernières phrases de cette saloperie de chanson.
La grande porte s’ouvre. Un fox terrier blanc entre et vient nous renifler les pieds. Je dis « Salut Milou »
« Et voilà Tintin » fait Guy the spy en montrant la porte. Mister Joe Jackson himself vient d’arriver avec ses costards sur l’épaule. On rigole. Même les roads se fendent la poire. Joe Jackson nous jette un regard noir et file s’enfermer dans sa loge. C’est sûr qu’il a entendu et qu’il a compris. Putain Guy tu fais chier. Mon trac a triplé de volume. Vient s’y ajouter la chouffe maintenant.
Le reste du groupe entre, Graham Maby en tête. Un bassiste hors pair. Gary Sanford le guitariste puis le batteur dont je ne me souviens plus du nom. Je l’apprendrai plus tard. David Houghton. Ils viennent directement vers nous.  Je dis:
« Hello, we are the band wich plays before you
- Ho the support band ! Nice to meet you, i’m Graham”
On fait les présentations on se serre les louches. Qu’est-ce qu’ils sont sympathiques. Simples et tout.
Ils ne font même pas de balance, juste un essai d’instrument. Les roadies règlent le micro et le piano de Joe. Bing boumm Baaaaaoooooowwww. Toudoudou doodoo. Ta ta ta. Cling cling. Et hop c’est fini. J’en reste comme deux ronds de flan.
Le chef roads vient nous voir. « Hey, i’m Phil can i do some for ya ? »
Quoi ? Qu’est qu’il a dit. Pas le temps de répondre il a déjà attrapé le corps du Marshall basse et d’un savant mouvement de levier avec ses genoux dépose l’engin sur scène un mètre cinquante plus haut. Soixante-dix kilos tout de même. De la secousse ça nous booste et tout le monde s’y met. Ils nous font place nette. Je veux brancher mon ampli, malheur, des prises anglaises. Phil se pointe illico. « A problem ? » je lui montre ma prise. « Ha right, don’t worry » En deux temps trois mouvements ils ont tiré une ligne spéciale pour nous. On se branche, on joue. Je n’ai jamais aussi bien entendu ma voix de ma vie, ma guitare, les autres, je me rends compte que l’on joue vraiment mal avec le meilleur son que l’on ai jamais eu. Je n’ose pas chanter. Les roads anglais sont là tout autours. J’ai honte de mon anglais de lycéen, de mon accent de grenouille.
Puis vient le moment redouté. L’attente en back stage. Je suis dans un coin avec mes feuilles et mon stylo à tenter de trouver ces deux dernières putains de bordel de nom de dieu de phrases. Je ne me suis jamais senti aussi mal de ma vie. Passe Graham Maby avec une bière. Voyant ma mine de déterré il fait
« Are you all right ?
- No. I’m scared.
- Scared ? why that ?”
Je lui explique.
“Ho. I see. Do you mind ? Il montre mes textes
- Heu what ? Oh please, sure, sure”
Je suis en train de rêver. Pincez moi, bouchez moi le nez et la bouche, injectez moi de l’eau glacée dans le fondement, Graham Maby le bassiste de Joe Jackson en train de corriger mes textes dix minutes avant que je n’aille les chanter sur scène. Il change deux ou trois expressions remplace une phrase met un autre mot. Me rends mon bien. « Not bad » il fait. « Where have you learn speaking english so well ?
- At school.” Je fais. Je me demande encore aujourd’hui s’il ne s’est pas foutu de ma gueule.
Mais non. Ses corrections sont bonnes, évidemment, la phrase qu’il a changée est certainement la seule qui soit de l’anglais. Pour les deux phrases qui me manquent, il suggère de répéter les deux premières. Bonne idée.
« Why don’t you write in french ?
- Because the problem is less writing in french than singing in french. When you play rock singing in french, it’s like flying a plane with no wings”
Il se marre, c’est déjà ça.
Voilà Dan. Il nous rassemble. Et c’est parti. Mains moites, pulsations 140, souffle court.
La salle est pleine, mille cinq cent places. J’attrape ma guitare. Un type me lance « Tu vas à un mariage ? ». J’ai mis le seul costard que j’ai. Un truc infâme, beige, pantalon à pinces. Mais quelle idée à la con j’ai eu. Heureusement Vero C démarre l’intro du premier morceau.
Son korg MS20 vrombi comme un zeppelin. La puissance du son sur scène me va droit aux creux des reins. Plus rien ne compte.
Sixième morceau. Le seul peut-être qui tienne vraiment la route. Un texte noir sur la drogue.
Un beat qui de très loin pourrait s’apparenter à un boléro dans le fracas industriel du synthétiseur et des infra basses de mon frelot. Arrive le final. Dans ma vision périphérique j’entrevois le fox terrier qui me fonce dessus. Mon sang se glace.
Cet imbécile de cabot me choppe la jambe de ses deux pattes avant et commence à se branler.
Effet garanti. Tout le monde se marre. Moi aussi. Mais j’ai le meurtre dans les yeux. Ce con de clébard, il ne sait pas que je suis du même quartier que Michel Platini ? J’ai envie de tirer un penalty. Mais non, j’aime les bêtes, je le décroche gentiment. Lui croit que j’ai envie de jouer. Il revient à la charge. Je m’apprête à lui foutre un coup de guitare sur la tronche mais Phil vient à mon secours hilare, attrape le cador, l’emmène en coulisses. Le final est raté. Je salut d’un geste et je sors de scène. Les applaudissements ont du mal à couvrir les rires. D’ailleurs qui applaudissent-ils ? Nous ?  Le chien ?
Depuis cette date je garde une rancœur tenace à l’encontre de la gente canine. Le chien meilleur ami de l’homme ? Ça ne m’étonne pas, sont aussi cons l’un que l’autre.
Joe et sa bande furent excellentissimes. Mais après nous ce n’était pas difficile.

 

Sir Stanley : à gauche JOHNNY, à droite BIQUET,... fraîchement ex-RAVACHOL à la Cité Radieuse Briey...

(merci à Lo Bzeed)

    

 

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